L'emploi, pour commencer : l'économie a créé l'année dernière 187 200 emplois privés, donc hors fonction publique, selon l'Insee. Mieux que l'année précédente (+100 000), après trois premières années en rouge. Et le meilleur résultat depuis 2007, année de l'élection de Nicolas Sarkozy.
Bonne perspective également sur la croissance : +0,4 % attendu au premier trimestre selon la Banque de France, en hausse sur la prévision précédente. François Hollande en rêvait... mais il n'en tire aucun bénéfice. Ses résultats tant attendus tombent dans l'indifférence générale. Sans doute aussi parce qu'ils restent médiocres.
Trop peuLa France crée des emplois, mais le taux de chômage reste très au-dessus de la moyenne européenne (10 % contre 8,1 %, selon Eurostat). Même retard sur la croissance, espérée à 1,3 % par la Banque de France, quand elle devrait atteindre 1,6 % sur l'ensemble de l'Europe, selon la Commission.
Trop tardL'inversion de la courbe a eu lieu, mais trop tard. Promise dès l'automne 2012, elle se sera fait attendre jusqu'au printemps 2016, et aura été trop timide pour créer l'événement. Résultat : une autre courbe, celle de la popularité du président, a continué de plonger, jusqu'à la renonciation du 1er décembre à être candidat pour un second mandat.
Trop seulLe bilan prend des couleurs, mais ne trouve pas de défenseur. Le candidat du Parti socialiste, Benoît Hamon, s'astreint depuis peu à saluer les bilans ministériels de Marisol Touraine à la Protection sociale et de Ségolène Royal à l'Environnement. Mais on sent que décerner un satisfecit au président reste au-delà de ses forces. Quant à l'ancien conseiller présidentiel Emmanuel Macron, il dit son « respect » pour François Hollande, mais regrette des réformes trop tardives et non assumées pour mieux promettre une « alternance vraie ».
Le président ne manquera pas de faire la promotion de son action. Mais qui s'intéressera à un bilan ne nourrissant aucun projet ?
Francis BROCHET